30 Mars 2015
Tsuwano 津和野 est situé dans l’ouest de la préfecture de Shimane. Le château et la ville ont été fondés en 1325. Tsuwano resta prospère jusqu'à l'ère Meiji. Il ne reste désormais que des ruines du château. La ville est aussi liée à la triste histoire des persécutions des chrétiens du Japon.
La ville est entourée de montagnes et d’anciennes demeures de samouraïs aux murs de terre blancs et aux toits de tuiles rouges bordent les rues. L’ambiance ici rappelle l’atmosphère de l’ancien Japon. C’est à Tsuwano que se trouve le Taikodani Inari Jinja, l'un des cinq plus grands sanctuaires Inari.
On y trouve tout le charme d'une petite ville de montagne, une étape hors des sentiers battus. Nous avons logé au ryokan Noren Yado Meigetsu, non loin de Tonomachi, dans une maison tout à fait charmante.
Pour s’y rendre :
Depuis Yamaguchi prendre un train de la ligne JR Yamaguchi jusqu'à Tsuwano (1h20 - ¥970).
Le quartier de Tonomachi 殿町通り
Tsuwano est l'une des villes à travers le Japon à qui l'on donne le surnom de "petite Kyoto". La ville possède plusieurs bâtiments historiques bien préservés qui conservent l'ambiance des siècles passés. C’est notamment le quartier Tonomachi où un bout de la rue de l'ancien quartier des samouraïs est particulièrement bien conservé, et le petit canal qui traverse la rue principale est rempli de carpes.
L'ancien quartier marchand adjacent, qui se trouve entre la gare de Tsuwano et le quartier de Tonomachi, n’est pas aussi bien préservé mais possède lui aussi quelques vieux bâtiments dont des magasins de saké et quelques musées.
Le Musée du washi 石州館
La fabrication du papier est une industrie forte dans Tsuwano depuis des centaines d'années. Vous trouverez ici le Sekishukan, musée du washi (papier japonais). Pour 600JPY vous pourrez vous essayer à la fabrication du papier. Vous retrouverez poupées et autres produits fabriqués à partir de papier dans les boutiques de souvenirs de la ville.
Le Musée d'art Katsushika Hokusai 葛飾北斎美術館
Heures d’ouverture : 9h-17h (fermé chaque jeudi)
Entrée : ¥500
Le musée abrite une collection d'œuvres de Katsushika Hokusai, l'un des peintres les plus célèbres du Japon de l'époque d'Edo, allant de l'ukiyo-e (estampes japonaises) à des livres illustrés par l'artiste et certains de ses élèves.
Le Musée d’art Morijuku 杜塾美術館
Heures d'ouverture: tous les jours 9h-17h
Entrée: ¥500
Ce bâtiment vieux de 150 ans est l'ancienne résidence du chef de la ville qui fut rénovée et ouverte en tant que musée d'art. Les visiteurs peuvent explorer la maison où sont exposées les peintures de style occidental de deux artistes locaux.
L’Église catholique de Tsuwano
Heures d’ouverture : tous les jours 8h-17h30 (jusqu'à 17h00 de novembre à mars)
Cette église a été construite en 1931 par un prêtre catholique allemand. Elle est tout à fait unique car le sol est recouvert de tatamis au lieu de bancs. Près de l'église se dresse un petit musée qui raconte l'histoire des chrétiens persécutés à Tsuwano pendant la période Meiji
La Chapelle Maria 乙女峠マリア聖堂
Le chapelle Otome Tôge Maria Seido a été construite en 1951 en mémoire des chrétiens qui ont été persécutés à Tsuwano au début de l'ère Meiji. Elle se trouve dans les bois à l'ouest de la gare Tsuwano.
Le christianisme fut interdit au Japon à l'ère Edo (1603-1867) mais certains chrétiens japonais ont continué à pratiquer leur religion dans la clandestinité. Certains d'entre eux ont rendu leur croyance public après la restauration de Meiji sans avoir conscience que l'interdiction était toujours en place. Ces chrétiens, la plupart de Nagasaki, ont été envoyés dans diverses régions du Japon pour les persuader d'abandonner leur religion.
Tsuwano fut l'un de ces lieux et des tortures s'en sont suivies lorsque la tactique de persuasion a échoué, 36 des chrétiens succombèrent ici. A côté de la chapelle se trouve une statue de la Vierge Marie et d'un homme en cage qui raconte l'histoire d'un de ces chrétiens qui a été enfermé et laissé dans le froid mais qui résista grâce à l'apparition de la Vierge Marie toutes les nuits.
Le temple Taikodani Inari Jinja 太皷谷稲荷神社
Le Taikodani Inari Jinja 太皷谷稲荷神社 est l'un des cinq plus grands sanctuaires Inari au Japon. Il a été construit au milieu du 18ème siècle, au nord-est du château de Tsuwano, afin de le protéger contre les mauvais esprits (le nord-est a été considéré comme la direction d’où venaient les plus mauvais augures). Aujourd'hui, les gens viennent encore au sanctuaire prier pour recevoir de bonnes récoltes, la prospérité et la bonne fortune.
L'entrée se situe à quelques pas de la pointe sud de la vieille ville. De nombreux torii vermillon sont érigés le long d’une série d’escaliers menant au sanctuaire. Il vous faudra environ 15 minutes afin d’atteindre le sommet et le hall principal.
Moins impressionnant que le sanctuaire de Fushimi près de Kyôto, les torii sont moins bien entretenus ici, l'ascension est tout de même l'occasion d'un petite balade.
Le temple Yomei-ji 永明寺
Situé à seulement 10 minutes à pied de la gare, le temple Yomei-ji 永明寺 fut construit en 1420. C’est ici que repose Ogai Mori et les 12 générations du clan qui gouverna la ville. Il est connu comme étant l'un des deux grands temples de la secte Sôto au Japon, et possède un toit en chaume, un jardin et une salle des trésors.
La danse du héron 鷺舞い
En juillet (les 20 et 27) a lieu le festival de la danse du héron "sagimai" au temple Yasaka, près du Takodani Inari. Originaire de Kyôto, présentée lors du festival de Gion, cette danse est arrivée ici il y a plus de 400 ans, et Tsuwano reste aujourd’hui l’un des rares lieux au Japon où elle est encore pratiquée selon la tradition.
En 1542 la danse sagimai arriva depuis l’actuelle préfecture de Yamaguchi au sud de Tsuwano. C’est 1643 que le seigneur de l’époque du puissant clan Ouchi commenca à envoyer des danseurs à Kyôto pour apprendre cette danse. Par la suite les guerres successives qui enflammèrent tout le Japon engloutirent une partie des arts de l’époque et la danse du héron disparue de Kyôto et Yamaguchi. Elle survécut heureusement et perdura à Tsuwano. La ville de Kyôto la fit renaître voilà une cinquantaine d’années et des représentations ont données à Kyôto comme à Tsuwano.
Accompagnés de chants, deux danseurs habillés en costume évoquant la silhouette blanche et élégante des hérons, symbole de pureté, exécutent une danse qui représente la parade amoureuse de ces oiseaux. Les costumes sont élaborés en bois de cyprès.